« Trois Eaux-Fortes »

Durée : environ 10 minutes

Cette œuvre en trois volets est une commande de l'Etat. Elle a été composée en 1991/92 et créée en Juin 1992 au Festival "Musicales en Valois" par Alain Raës.
Le titre sous-entend un parallèle avec le monde des arts plastiques, cher au compositeur.
Si on considère que les timbres des instruments d'orchestre sont des couleurs sonores, le piano ici apporte des ressources comparables à celles du graveur qui doit s'exprimer sans l'usage de ces couleurs. Il s’agit de trois pièces, atonales, qui peuvent évoquer les panneaux d’un triptyque de caractère abstrait. Les lignes, les tracés, la transparence des plans et l'opacité plus ou moins dense due à leur accumulation, créent par leur agencement la forme de chaque volet ainsi que son caractère.
Le premier épisode, « Mouvementé », déroule un discours intense et expressif, tandis que le deuxième, « Suspendu », superpose le cheminement de miroitements, de réminiscences, et de résonances provenant d'un accord complexe dont le halo harmonique constitue la trame de la pièce. Enfin le troisième mouvement, « Contrasté », présente un monologue hâché, ne faisant entendre que des bribes de phrases, alors qu'un son obsessionnel vient sans cesse interrompre la continuité du discours.

À propos de cette partition, Élisabeth Sikora écrit dans le magazine « Diapason » de février 1997 :
« Bâties sur l’idée de contraste, les pages pour piano d’Édith Lejet se distinguent surtout par l’utilisation de la résonance et un reflet romantique. »

Dans la revue « L’Education Musicale » de septembre-octobre 2003, Gérard Denizeau a écrit, à propos du CD de la firme REM :
« Quant à Edith Lejet, …, elle dispense ici, dans « Trois eaux-fortes » pour piano, une poésie d’une si poignante intensité - bien que d’essence exclusivement musicale, donc irréductible au verbe - que l’on se demande pourquoi cette envoûtante musique n’est pas plus fréquemment diffusée sur les ondes. »

Editions Amphion
Distributeur : Durand

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